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Etape 4 (fin) : Le sud du Laos
Les équipiers nomades, portés par les vents et les rencontres, remontent en taxi collectif les rives du large Mékong.
Au passage de l'immigration laotienne, nous vivons les affres de la corruption, récurrente dans cette région.
Idéaux de frontières ouvertes dans le fond des poches, nous posons les pieds dans un nouveau pays.
Accueillis par... une longue route droite dénuée de traces de civilisation.
Le Mékong, là aussi, réserve de nombreuses surprises et nous sommes allés en faire l'expérience dés notre arrivée.
En son lit, à la frontière du Cambodge et du Laos, existe un lieu que l'on nomme les 4000 îles.
Si la majorité de ces îlots demeurent sauvages et inhabités, on en trouve quelques uns à l'attrait touristique certain.
Loin des 4000 bars de Don Det, l'île principalement visitée, nous avons choisi de pédaler plus loin.
Les béquilles se posent au sud de Don Khon, dans un village de pêcheur, avec vue sur la frontière cambodgienne...
La plupart des habitants vivent de la pêche, de la riziculture, du maraîchage et du tourisme.
Les reliefs du grand fleuve, cascades et bassins, confèrent un charme unique à l'archipel.
Ses eaux enregistrent un des plus important débit au monde.
Dans ce tumulte évolue le poisson-chat géant du Mékong;
Que les pêcheurs locaux tentent de capturer dans de complexes pièges en bambou.
Ce n'est pas aujourd'hui que nous nous jetterons à l'eau en quête du monstre aquatique.
Nous préférons de loin la quiétude d'une terrasse ombragée sur la rive.
Seule la valse des pirogues à moteur, berçant les touristes du monde entier, vient rider le fil de l'eau.
Quand le jour décline, c'est à une autre danse que se livrent les piroguiers.
Celle qui fait transiter depuis la grande terre les habitants qui y travaillaient le jour durant.
Au bout de cette plage léchée par les flots paisibles, un homme et son attaché caisse descendent de l'embarcation de fortune.
Il va certainement retrouver sa famille dans leur maison sur piloti, partager le poisson du jour et le riz.
Lors de cette étape insulaire, nous posons nos sac-à-dos dans une maison familiale faite de bois.
Nous partageons les repas avec la famille, et échangeons quelques intentions avec elle.
Notre assiette est probablement la même que celle du voisin, qui nous salue en ombre chinoise de la terrasse d'en face.
Les légumes savoureux poussent dans les potagers, qui assurent une partie de la subsistance des foyers.
A l'aune de quitter notre paisible village, un vélo fait des siennes.
Ce n'est pas une, ni deux mais trois fois que nous retrouvons notre réparateur de jante.
L'occasion d'observer des techniques de réparation inédites ainsi que la construction d'une pirogue, en arrière plan.
Chemin faisant, nous quittons nos îles et voyageons en compagnie de nombreux autres vers la ville de Paksé.
Changement d'ambiance, la capitale de la province de Champassak bouillonne d'activités.
Pendant la matinée, nous déambulons dans le plus grand marché du Laos, les sens en éveil.
Le coffre empli de mets savoureux, nous entamons la route sur notre nouveau bolide.
Direction, le plateau des Boloven...
Situé à une altitude de 1000 mètres, le plateau offre un climat rafraîchissant et un air pur.
Peu troublée par le tourisme occidental, la vie dans ces hauteurs se révèlent des plus agréables.
Nous traversons de petits villages où l'artisanat est spécialisé dans le tissage et la forge.
La mondialisation semble avoir épargné cette région des voyageurs de masse.
Cependant, les chinois ont rentabilisé les conditions climatiques favorables par l'introduction de nouvelles cultures.
Ainsi, on trouve de grandes productions de café et de thé, d'hévéa pour le caoutchouc et de manioc pour les biocarburants.
Il existe tout de même, au large des exploitations, de petits îlots de convivialité où la balade dans les plantations est douce.
L'occasion de s'arrêter pour découvrir un café, Robusta, Arabica, réputé dans le monde entier.
Pour les amateurs de feuilles séchées, la dégustation de thés réserve de belles notes colorées.
Vert amer, noir puissant, rouge acidulé, blanc subtil...
Fatigués par 100 kilomètres de route sur notre vibrante embarcation, nous reposons nos fessiers dans le village de Tad Lo.
Une alliance réussie entre village traditionnel et tourisme raisonné.
On profite avec simplicité de la vie et des bungalows végétaux.
Nous passons un nouvel an mémorable, à danser sur la funk endiablée de notre hôte tchèque, à partager des moments
devant la sono grésillante d'une famille locale.
Le pont créé entre deux cultures nous permet d'appréhender, entre autres choses, les différentes conceptions de l'accueil.
Une soirée animée où nos corps auront célébré la nouvelle année dans l'allégresse de la musique et l'ivresse des liqueurs.
Dans son embarcation onirique perlée d'étoile, Nicolas rêve...
De quoi?
Un curry aux légumes de Darin, une tome aux orties entre amis, un pachyderme sexagénaire en tenue de bain?
Devant l'impossibilité de pénétrer les eaux profondes de l'inconscient, la vue du balcon nous plonge dans d'autres espaces liquides.
Plus en amont de la rivière se trouve la grande cascade, où nous cheminons pour aérer nos esprits engourdis par la veille.
Dans son extase, Fred tente de se faire accepter par une communauté de moines bouddhistes, venue prendre le bain.
En vain...
Ces goûtes safrans dans le paysage sauvage nous suivent pendant le voyage.
On aperçoit leurs voilures sans coutures à travers tout le pays.
Et comme il s'agit d'aborder les entités les plus respectées...
Voilà donc cette belle dame dont Nico fantasmait les courbes voluptueuses!
Nous l'avons rencontrée au moment où elle prenait le bain à remous.
Cette éléphante de 70 ans, précieusement protégée par son propriétaire, évolue dans son environnement avec lenteur et précision.
D'alimentation uniquement végétarienne, elle peut avaler jusqu'à 100 kilos de nourriture par jour.
Un régiment de banane pour faire croustiller le goûter, vous reprendrez bien un peu de thé?
En continuant notre route sur les hauts plateaux, nous prenons le temps d'observer le trajet d'une goutte dans le flux d'une cascade...
... nous laissant inspirer par les arc-en-ciel qu'elles font germer.
Subtil équilibre entre feu et eau.
[...]
Notre escapade laotienne touche à sa fin et nous laisse rêver à de futurs aventures.
Il est temps de rejoindre la capitale thaïlandaise et ses quartiers surpeuplés.
Un bus de nuit sur climatisé nous y mène entier.
En quelques heures à Bangkok, nous faisons l'expérience fascinante de la société de consommation à son paroxysme.
A travers le quartier chinois et le dédale de ses ruelles poisseuses;
A l'intérieur de centres commerciaux à multiples étages qui nous font perdre la notion du temps;
Dans les marchés nocturnes sur les trottoirs saturés;
Nous glanons quelques objets à vivre, à se rappeler...
Rincés par l'escapade consumériste, nous retrouvons à la nuit tombée notre auberge de jeunesse, à quelques pas du métro aérien.
Une dernière nuit de sommeil en Asie avant de prendre notre envol.
Au revoir l'Asie, bonjour les Comores!
Frédérique
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Commentaires
2papaVendredi 10 Mars 2017 à 18:51vivement les prochaines vacances ; vos reportages sont superbes, et nous enmenent un peu avec vous
bisous a+
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Ah ah! Pas mal la demoiselle à trompe de tes rêves Nico!!
Revenons sérieux , super voyage
À bientôt pour de nouvelles aventures et découvertes
Bises les 3oz